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  • gwenaelserot

Bas les masques ?!

Dernière mise à jour : 19 mai 2020

Le contexte actuel de déconfinement nous amène à revoir nos habitudes professionnelles, personnelles et relationnelles : gestuelle, corporelle, distanciation physique, réunions en visio, …


Bref, nous n’avons plus le choix que de changer nos modes de communication avec plus ou moins de succès, de plaisir et d’envie.


Après le mythe platonicien de la caverne, nous sommes, pour certains d’entre nous, confrontés au syndrome de la cabane !

Combien de fois, ai-je entendu, et suis-je intervenu en entreprise pour expliquer l’impact du non-verbal !

Notamment en s’appuyant sur l’expérience d’Albert Mehrabian, psychologue et professeur de psychologie, qui a abouti à la « 7-38-55 rule » : 7% spoken words / 38, voice, tone / 55% body Language).

Même si cette approche n’est pas prouvée « scientifiquement », nous pouvons nous accorder sur le fait que, dans la plupart des cas, l’impact d’un message est démultiplié par le non-verbal et para-verbal.

Comment savoir associer FOND & FORME avec conscience et pertinence, en particulier en contexte de changement ?

Comment distinguer aujourd’hui les « micro » gestes du non verbal qui accompagnent, soutiennent, soulignent, suggèrent un message, un sentiment, la force d’un argument ou d’une opinion, … avec un masque ?


Nous sommes invités à porter des masques pour travailler ensemble, comment les messages peuvent-ils "bien"passer ? Être compris ? ... en nous coupant de plus de 90% de perceptions….


Outre la maîtrise des techniques de l’Art oratoire, communiquer est avant tout une histoire de perceptions croisées ; les perceptions étant des filtres à partir desquels nous percevons notre environnement (identité, éducation, croyances, …) et notre réalité.


Quels masques portons-nous ?


Le fait de nous obliger à appliquer les gestes « barrières », voire concrètement un masque sur nos visages n’est-il pas une entrave à « bien se comprendre, bien s’entendre » ?


La crise du COVID m’invite à penser, que nous portions des masques tous les jours auparavant, plus ou moins acceptés, voire souvent ignorés. Ces masques sont les expressions du visage qui nous animent lorsque que nous communiquons ; excellent indice sur notre état émotionnel intérieur...


Qu’ils soient de « papier », « émotionnels » ou « sociaux », les masques perturbent la communication et ses interactions.


Les masques émotionnels, fondés sur des principes d’observation du visage peuvent « presque » passer inaperçus quand nous manquons d’écoute active.

Froncer les sourcils ne signifie pas pour autant que la personne exprime de la colère, elle peut réfléchir, être éblouie, … aussi méfions-nous de nos propres interprétations (qui bien souvent nous arrangent…).


Que devons-nous retenir de nos masques quotidiens dans le monde du travail ?


Les masques démasqués, que peuvent-ils cacher ? Nos besoins tout simplement.


La Crainte : quand la crainte se transforme en peur, la colère s’invite souvent de l’intérieur vers l’extérieur. De la frustration à l’explosion (et parfois implosion). Besoin d’être rassuré(e) face au danger réel ou non, avoir confiance en soi, assumer un risque, accepter d’échouer, voire de réussir…. Et si utile pour nous protéger.

La Joie : si elle est authentique, il ne s’agit pas d’un masque, plutôt une vertu ! Pour autant, j’ai pu observer des « spécialistes » habiles qui savent feindre l’enthousiasme à merveille. Cela peut éviter d’entendre des questions plus « personnelles » ou profondes qui invitent à se livrer davantage. Ou bien de croire qu’il est important d’être enthousiaste et positif, quand bien même notre environnement ne nous convient pas. Derrière la façade, qu’y a-t-il en magasin ? Si utile pour exprimer que tout va bien et son envie de partager, rire, … bref créer un climat positif ! (et il faudrait pourvoir être rémunéré pour cela !)

La Colère : cette « chère » colère, exprimée ou non, qui finit par nous « coûter », et peut aussi être utilisée comme étant un principe obligé des managers qui en « imposent » (et qui finissent rejetés ou craints et pas respectés…). Ce sentiment que rien ne se passe comme nous le voudrions, qu’on nous impose une décision non concertée, bref, très utile pour évacuer une tension (tant que nous ne ciblons pas l’autre…)

Le Blâme : l’apanage du super-grognon qui estime que si les autres avaient bien fait leur boulot, il n’aurait pas eu à le leur reprocher… « C’est pas moi, c’est les autres ! » Et quand, je blâme en conscience, cela me permet de me demander sur quoi j’ai besoin de prendre une revanche ?

La Tristesse : elle exprime pour certains une colère cachée (i.e « pleurer de rage »). Pour d’autres de se soulager face à un manque, une perte, un deuil (physique ou psychologique), et révèle un besoin d’être soutenu(e), apprécié(e), entouré(e).

Dans la Grèce Antique, les masques du théâtre (tragiques, comiques, dramatiques) avaient une fonction : être vus de loin pour exprimer l’humour ou l’ironie sur les « vices » de la société. Savoir remettre en question par l’humour ou le drame.


Aujourd’hui les masques que nous avons tous en nous (ou sur nous), sont plus discrets, parfois imperceptibles, et pour autant tout aussi « éclairants » sur notre « vulnérabilité » et « richesse personnelle ».


Le masque chirurgical quant à lui, revêt une forme plutôt tragique : celle de la « fragilité » de notre existence, de notre modèle de société et d’organisation, de nos « systèmes ».


Il nous invite à repenser nos façons de fonctionner, de travailler ensemble, de donner du sens à nos envies, de transformer nos frustrations, de mieux apprendre à dire, demander, exprimer un besoin clair.


L’univers des Comics quant à lui, nous propose des masques qui permettent de défendre une cause, d’endosser un rôle, d’avoir des super-pouvoirs, bref d’exacerber les qualités qui sommeillent en chacun d’entre nous et ne demandent qu’à s’exprimer !


Et vous, quels sont les masques que vous mettez le plus souvent ?

Quel type de « super-héros » incarnez-vous ?

De quel(s) masque(s) avez-vous besoin pour exprimer votre puissance professionnelle et personnelle ?


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